Alliance Française de Bangalore
Would you like to react to this message? Create an account in a few clicks or log in to continue.

Copenhague - 12 jours pour changer notre monde

Go down

Copenhague - 12 jours pour changer notre monde Empty Copenhague - 12 jours pour changer notre monde

Post  Smitha Mon Dec 07, 2009 5:35 pm

A Copenhague, douze jours pour changer notre monde
LE MONDE | 07.12.09

Copenhague - 12 jours pour changer notre monde Pictur11


Aujourd'hui, cinquante-six journaux de quarante-cinq pays ont pris l'initiative sans précédent de parler d'une seule voix en publiant un éditorial commun. Nous le faisons car l'humanité est confrontée à une urgence aiguë. Si le monde ne s'unit pas pour prendre des mesures décisives, le changement climatique ravagera notre planète, et, avec elle, notre prospérité et notre sécurité. Les dangers sont apparus depuis une génération.

Aujourd'hui les faits parlent d'eux-mêmes : onze des quatorze dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées; la calotte glaciaire du Groënland est en train de fondre et la flambée des prix du pétrole et de la nourriture intervenue l'an dernier a donné un avant-goût des bouleversements à venir.

Dans les revues scientifiques, la question n'est plus de savoir si c'est l'activité humaine qui est responsable de ces phénomènes, mais de calculer le peu de temps qu'il nous reste pour en limiter les dégâts. Et pourtant, jusqu'à présent, la réaction mondiale a été marquée par la faiblesse et le manque de conviction.

Le changement climatique est enclenché depuis plusieurs siècles, il aura des conséquences à jamais irréversibles et c'est au cours des douze prochains jours que se détermineront nos chances de le maîtriser.

Nous demandons aux représentants des cent quatre-vingt-douze pays réunis à Copenhague de ne pas hésiter, de ne pas sombrer dans les querelles, de ne pas se rejeter mutuellement la faute mais de saisir l'opportunité de réagir face à ce qui est aujourd'hui le plus grand échec politique contemporain. Cela ne doit pas être un combat entre le monde riche et le monde pauvre, ni entre l'Est et l'Ouest. Le changement climatique nous affecte tous et c'est ensemble que nous devons nous y attaquer.

La science est complexe mais les faits sont clairs. Le monde doit prendre les mesures pour limiter la hausse des températures à 2°C, un objectif qui exigera que les émissions mondiales cessent d'augmenter et commencent à diminuer au cours des cinq à dix prochaines années. Une hausse de 3 à 4° – oit la plus faible augmentation à laquelle il faut s'attendre si nous ne faisons rien – dessécherait les continents, transformant les terres fertiles en déserts. La moitié des espèces vivantes pourraient disparaître, des millions de gens seraient déplacés, des pays entiers engloutis par la mer.

La controverse qui a suivi le piratage du courrier électronique de climatologues – visant à faire apparaître leur volonté de supprimer des données "dérangeantes" sur la réalité du réchauffement – a obscurci le débat. Sans pour autant remettre en cause la masse des preuves sur lesquelles se fondent les prévisions des scientifiques.

Rares sont ceux qui pensent que Copenhague peut désormais déboucher sur un traité parfaitement abouti; la possibilité d'y parvenir n'a pu s'ouvrir que grâce à l'arrivée du président Obama à la Maison Blanche et au renversement de la politique obstructionniste poursuivie durant des années par les Etats-Unis. Aujourd'hui encore, le monde est à la merci de la politique intérieure américaine, car Barack Obama ne peut mettre pleinement en œuvre les mesures nécessaires tant que le Congrès américain ne les a pas approuvées.

Mais les hommes politiques réunis à Copenhague peuvent et doivent s'accorder sur les éléments essentiels d'un accord équitable et efficace et, surtout, sur un calendrier ferme permettant de transformer cet accord en traité. L'échéance qu'ils devraient se fixer pour le faire devrait être le sommet de l'ONU sur le climat prévu en juin prochain à Bonn. Comme l'a dit un des négociateurs : "Nous pouvons jouer les prolongations, mais nous ne pouvons pas nous permettre de rejouer le match."

Le cœur du traité devrait consister en un accord entre le monde riche et le monde en développement, définissant la manière dont sera réparti le fardeau visant à lutter contre le changement climatique – et la façon dont nous nous partagerons une nouvelle et précieuse ressource: le millier de milliards de tonnes de carbone que nous pourrons encore émettre avant que le mercure n'atteigne des niveaux alarmants.

Les pays riches aiment à rappeler la vérité arithmétique selon laquelle il ne peut y avoir de solution tant que les géants en développement tels que la Chine n'adopteront pas des mesures plus radicales que celles qu'ils ont prises jusqu'à présent. Mais le monde riche est responsable de la majeure partie du carbone accumulé dans l'atmosphère – soit les trois quarts du dioxyde de carbone émis depuis 1850. Il doit donc donner l'exemple, et chaque pays développé doit s'engager à prendre des mesures énergiques susceptibles de faire baisser dans les dix ans à venir ses émissions à un niveau nettement inférieur à celui qu'il était en 1990.

Les pays en développement peuvent arguer du fait qu'ils ne sont pas responsables de l'essentiel du problème, et aussi du fait que les régions les plus pauvres du monde seront les plus durement touchées. Mais ces pays vont de plus en plus contribuer au réchauffement et, à ce titre, ils doivent s'engager eux aussi à prendre des mesures significatives et quantifiables. Même si son annonce n'a pas répondu à tous les espoirs, le fait que les deux plus gros pollueurs mondiaux, la Chine et les Etats-Unis, se soient fixé des objectifs en termes d'émissions constitue un pas important dans la bonne direction.

La justice sociale exige que le monde industrialisé mette généreusement la main à la poche et fournisse des moyens financiers capables d'aider les pays les plus pauvres à s'adapter au changement climatique, ainsi que des technologies propres leur permettant de croître économiquement sans pour autant augmenter leurs émissions.

L'architecture d'un futur traité doit être par ailleurs précisément définie – avec un rigoureux contrôle multilatéral, de justes récompenses pour la protection des forêts et une évaluation crédible des "émissions exportées" afin que le fardeau final soit plus équitablement réparti entre ceux qui fabriquent des produits polluants et ceux qui les consomment. Et l'équité exige que le fardeau alloué à chacun des pays développés prenne en compte sa capacité à s'en charger; par exemple les membres les plus récents de l'Union européenne, souvent beaucoup plus pauvres que les pays de la "vieille Europe", ne doivent pas pâtir plus que leurs partenaires mieux lotis.

La transformation sera onéreuse, mais son coût sera largement inférieur à celui du récent sauvetage de la finance mondiale – et infiniment moindre que le prix que nous aurions à payer en cas d'inaction.

Beaucoup d'entre nous, notamment dans les pays développés, devront modifier leur façon de vivre. L'époque des billets d'avion qui coûtent moins cher que la course en taxi pour se rendre à l'aéroport, touche à son terme. Nous allons devoir acheter, manger et voyager de façon plus intelligente. Nous devrons payer notre énergie plus cher, et en consommer moins.

Pourtant cette réorientation vers une société moins émettrice de carbone offrira probablement plus d'opportunités qu'elle n'imposera de sacrifices. Certains pays ont d'ores et déjà constaté que se lancer dans cette transformation peut générer de la croissance, des emplois et une meilleure qualité de vie. Le flux des capitaux est à cet égard éloquent: l'année dernière, pour la première fois, on a plus investi dans les formes d'énergie renouvelables que dans la production d'électricité à partir de combustibles fossiles.

Se défaire de notre accoutumance au carbone au cours des deux ou trois prochaines décennies exigera des prouesses d'ingénierie et d'innovation inégalées dans l'histoire humaine. Mais alors qu'envoyer un homme sur la Lune ou provoquer la fission de l'atome ont été des exploits dus au conflit et à la compétition, la course au carbone qui s'annonce doit être guidée par une vaste collaboration visant à notre sauvetage collectif.

Maîtriser le changement climatique suppose le triomphe de l'optimisme sur le pessimisme, de la vision sur l'aveuglément, ce qu'Abraham Lincoln appelait "les meilleurs anges de notre nature".

C'est dans cet esprit que cinquante-six journaux du monde entier se sont rassemblés autour de cet éditorial. Si nous sommes capables, malgré nos divergences de vue tant nationales que politiques, de nous accorder sur ce qui doit être fait, alors nos dirigeants doivent aussi pouvoir le faire.

Les politiciens réunis à Copenhague tiennent entre leurs mains le jugement de l'histoire sur la génération actuelle: une génération qui a été confrontée à un défi et qui l'a relevé, ou une génération qui a été assez stupide pour voir fondre sur elle les calamités mais n'a rien fait pour les éviter. Nous implorons les participants de faire le bon choix.


Last edited by Smitha on Mon Dec 07, 2009 5:44 pm; edited 2 times in total

Smitha
Moderator
Moderator

Posts : 196
Join date : 2009-09-15

Back to top Go down

Copenhague - 12 jours pour changer notre monde Empty Copenhagen - Seize the chance

Post  Smitha Mon Dec 07, 2009 5:37 pm

Today 56 newspapers in 45 countries take the unprecedented step of speaking with one voice through a common editorial. We do so because humanity faces a profound emergency. Unless we combine to take decisive action, climate change will ravage our planet, and with it our prosperity and security. The dangers have been becoming apparent for a generation. Now the facts have started to speak: 11 of the past 14 years have been the warmest on record, the Arctic ice-cap is melting, and last year’s inflamed oil and food prices provide a foretaste of future havoc. In scientific journals the question is no longer whether humans are to blame, but how little time we have got left to limit the damage. Yet so far the world’s response has been feeble and half-hearted.

Climate change has been caused over centuries, has consequences that will endure for all time, and our prospects of taming it will be determined in the next 14 days. We call on the representatives of the 192 countries gathered in Copenhagen not to hesitate, not to fall into dispute, not to blame each other but to seize opportunity from the greatest modern failure of politics. This should not be a fight between the rich world and the poor world, or between east and west. Climate change affects everyone, and must be solved by everyone. The science is complex but the facts are clear. The world needs to take steps to limit temperature rises to 2C, an aim that will require global emissions to peak and begin falling within the next 5-10 years. A bigger rise of 3-4C — the smallest increase we can prudently expect to follow inaction — would parch continents, turning farmland into desert. Half of all species could become extinct, untold millions of people would be displaced, whole nations drowned by the sea.

Few believe that Copenhagen can any longer produce a fully polished treaty; real progress towards one could only begin with the arrival of President Obama in the White House and the reversal of years of US obstructionism. Even now the world finds itself at the mercy of American domestic politics, for the President cannot fully commit to the action required until the US Congress has done so. But the politicians in Copenhagen can and must agree the essential elements of a fair and effective deal and, crucially, a firm timetable for turning it into a treaty. Next June’s UN climate meeting in Bonn should be their deadline. As one negotiator put it: “We can go into extra time but we can’t afford a replay.”

At the deal’s heart must be a settlement between the rich world and the developing world covering how the burden of fighting climate change will be divided — and how we will share a newly precious resource: the trillion or so tonnes of carbon that we can emit before the mercury rises to dangerous levels. Rich nations like to point to the arithmetic truth that there can be no solution until developing giants such as China take more radical steps than they have so far. But the rich world is responsible for most of the accumulated carbon in the atmosphere — three-quarters of all carbon dioxide emitted since 1850. It must now take a lead, and every developed country must commit to deep cuts which will reduce its emissions within a decade to very substantially less than its 1990 level. Developing countries can point out they did not cause the bulk of the problem, and also that the poorest regions of the world will be hardest hit. But they will increasingly contribute to warming, and must thus pledge meaningful and quantifiable action of their own. Though both fell short of what some had hoped for, the recent commitments to emissions targets by the world’s biggest polluters, the United States and China, were important steps in the right direction.

Social justice demands that the industrialised world digs deep into its pockets and pledges cash to help poorer countries adapt to climate change, and clean technologies to enable them to grow economically without growing their emissions. The architecture of a future treaty must also be pinned down – with rigorous multilateral monitoring, fair rewards for protecting forests, and the credible assessment of “exported emissions” so that the burden can eventually be more equitably shared between those who produce polluting products and those who consume them. And fairness requires that the burden placed on individual developed countries should take into account their ability to bear it; for instance newer EU members, often much poorer than “old Europe,” must not suffer more than their richer partners.

The transformation will be costly, but many times less than the bill for bailing out global finance — and far less costly than the consequences of doing nothing. Many of us, particularly in the developed world, will have to change our lifestyles. The era of flights that cost less than the taxi ride to the airport is drawing to a close. We will have to shop, eat, and travel more intelligently. We will have to pay more for our energy, and use less of it. But the shift to a low-carbon society holds out the prospect of more opportunity than sacrifice. Already some countries have recognised that embracing the transformation can bring growth, jobs, and better quality lives. The flow of capital tells its own story: last year for the first time more was invested in renewable forms of energy than producing electricity from fossil fuels. Kicking our carbon habit within a few short decades will require a feat of engineering and innovation to match anything in our history. But whereas putting a man on the moon or splitting the atom were born of conflict and competition, the coming carbon race must be driven by a collaborative effort to achieve collective salvation.

Overcoming climate change will take a triumph of optimism over pessimism, of vision over shortsightedness, of what Abraham Lincoln called “the better angels of our nature.” It is in that spirit that 56 newspapers from around the world have united behind this editorial. If we, with such different national and political perspectives, can agree on what must be done then surely our leaders can too. The politicians in Copenhagen have the power to shape history’s judgment on this generation: one that saw a challenge and rose to it, or one so stupid that saw calamity coming but did nothing to avert it. We implore them to make the right choice.

©️ Copyright 2000 - 2009 The Hindu

Smitha
Moderator
Moderator

Posts : 196
Join date : 2009-09-15

Back to top Go down

Back to top

- Similar topics

 
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum